Le medicane Ianos (auteur author satellite MODIS:TERRA de la NASA, 17 septembre en matinée)

Ouragan Ianos en Grèce (ci-dessus), épisodes cévenols en France dans le département du Gard. Deux aspects d'un même problème : à la fin de l'été, la Méditerranée devient de plus en plus chaude.

Un ouragan, c'est un échange d'énergie (une "machine de Carnot") entre une source chaude (l'océan) et une source froide (la troposphère). Dans le cas d'un cyclone tropical, il faut théoriquement une colonne d'eau de 50 m de haut à 26,5°C pour déclencher le phénomène. En Méditerranée, la présence cette semaine d'une "goutte froide" surplombant des eaux de surfaces chauffées entre 26°C et 27°C à suffi à mettre en route le phénomène. Ianos s'est mis en mouvement il y a quelques jours. Le 17 septembre, l'œil caractéristique des cyclones tropicaux s'est formé en son centre à 1 004 hPa. Avec des vents d'abord enregistrés à 117 km/h, puis hier à 130 km/h, Ianos a touché depuis le vendredi 18 septembre les îles de la mer Ionienne (Céphalonie) et l'ouest de la Grèce, puis le Péloponnèse, faisant deux morts et une disparue. Les pluies torrentielles qui ont accompagné Ianos ont provoqué des coulées de boues, des coupures d'électricité, etc. On estime que durant cette nuit de samedi à dimanche Ianos devrait se déplacer et toucher la Crète, sous une forme qu'on espère plus atténuée.

Dans le même temps, des pluies diluviennes se cont abattues sur le département français du Gard, l'équivalent de quatre mois de précipitations en l'espace de quelques heures. C'est ce qu'on appelle un "épisode cévenol". Pour faire simple, à la fin de l'été la surface de la Méditerranée est chaude, et dégage beaucoup de vapeur d'eau. Cet air chaud et humide est chassé par les vents vers la terre, où il arrive sur des reliefs qui le forcent à monter en altitude. Là, il rencontre un air plus froid, son humidité condense, et se transforme en pluie intense.

En bref, plus la Méditerranée est chaude, et plus les risques de "medicane" (contraction de "mediterranean" et de "hurricane") ou/et d'épisodes cévenols sont importants. 

On se souvient que le vendredi 27 et le samedi 28 septembre 2018, le medicane Zorbas - né lui aussi en mer Ionienne avec des vents de 110 à 130 km/h - avait frappé assez durement le Péloponnèse (principalement touché), l'est de la Grèce et influencé aussi les côtes Turques. Zorbas (aussi appelé Xénophon, photo ci-dessous) avait été à l'origine de pluies diluviennes aux caractéristiques tropicales (intensités pluviométriques culminant entre 100 et 200 mm/h, localement au-delà de 300 mm/h (avec un cumul aussi localisé qu'exceptionnel de 516 mm à Theologos, en Grèce centrale).

Zorbas_2018-09-29 (auteur author MODIS image captured by NASA’s Terra satellite)

Hurricane Ianos in Greece (first picture), Cevennes episodes in France in the Gard department. Two aspects of the same problem: at the end of summer, the Mediterranean becomes increasingly hot.

A hurricane is an exchange of energy (a "Carnot machine") between a hot source (the ocean) and a cold source (the troposphere). In the case of a tropical cyclone, theoretically a water column 50 m high at 26.5 ° C is needed to trigger the phenomenon. In the Mediterranean, the presence this week of a "cold drop" overhanging surface water heated between 26 ° C and 27 ° C was enough to set the phenomenon in motion. Ianos got into motion a few days ago. On September 17, the characteristic eye of tropical cyclones formed in its center at 1,004 hPa. With winds first recorded at 117 km / h, then yesterday at 130 km / h, Ianos touched since Friday September 18 the islands of the Ionian Sea (Kefalonia) and western Greece, then the Peloponnese, causing two deaths and one missing. The torrential rains that accompanied Ianos caused mudslides, power cuts, etc. It is estimated that during this night from Saturday to Sunday Ianos should move and touch Crete, in a form which we hope will be more attenuated.

At the same time, torrential rains hit the French department of Gard, the equivalent of four months of precipitation in a matter of hours. This is called a "Cévennes episode". To put it simply, at the end of summer the surface of the Mediterranean is hot, and gives off a lot of water vapor. This hot and humid air is driven by the winds towards the land, where it arrives on reliefs which force it to rise in altitude. There, it meets colder air, its humidity condenses, and turns into intense rain.

In short, the warmer the Mediterranean, the greater the risks of "medicane" (contraction of "mediterranean" and "hurricane") or / and Cevennes episodes are important.

We remember that on Friday 27 and Saturday 28 September 2018, medicane Zorbas - also born in the Ionian Sea with winds of 110 to 130 km / h - had hit rather hard the Peloponnese (mainly affected), the east of Greece and also influenced the Turkish coasts. Zorbas (also named Xenophon, second picture) had been at the origin of torrential rains with tropical characteristics (rainfall intensities culminating between 100 and 200 mm / h, locally above 300 mm / h (with a cumulative as localized as exceptional of 516 mm in Theologos, in Central Greece).

Photos : Le medicane Ianos (auteur/author : satellite MODIS/TERRA de la NASA, 17 septembre en matinée) ; Zorbas_2018-09-29 (auteur/author : MODIS image captured by NASA’s Terra satellite).