Vue dans un ballast latéral du pétrolier-chimiquier Chassiron (auteur Hervé Cozanet)

La généralisation des coques acier en permettant l'utilisation de l'eau comme ballast, combinée à l'augmentation constante du trafic commercial maritime, a permis au cours des dernières décennies à de nombreuses espèces aquatiques invasives de se déplacer et de conquérir de nouveaux territoires. l'introduction de ces espèces envahissantes fragilise, modifie ou détruit les écosystèmes existants, avec des effets dévastateurs dans beaucoup de secteurs de la planète.
Sigle de l'OMI

C'est une menace majeure, d'autant plus que l'intensification des échanges maritimes cause d'année en année une augmentation du taux d'envahissement des écosystèmes. L'OMI a évalué que pour la seule année 2004, ce sont environ 10 milliards de mètres cubes d'eau qui ont été transportés par les 45 000 navires de commerce mondiaux dans leurs ballasts (source : Wikipédia).

Pour lutter contre cette menace, la Convention sur la gestion des eaux de ballast a été adoptée en 2004. Elle "vise à empêcher la propagation d'organismes aquatiques nuisibles d'une région à une autre, en établissant des normes et procédures pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires" (source : OMI). Dans le texte de la convention, "Eaux de ballast" désigne les eaux et les matières en suspension prises à bord d'un navire pour contrôler l'assiette, la gîte, le tirant d'eau, la stabilité ou les contraintes". 

Cette convention est entrée en vigueur le 8 septembre 2017, c'est à dire vendredi dernier. Elle prévoit notamment l'obligation pour tous les navires effectuant des voyages internationaux de disposer d'un plan de gestion des eaux de ballast, et de disposer à bord d'un registre des eaux de ballast et d'un certificat international de gestion des eaux de ballast. Dans un premier temps, les navires auront la possibilité de renouveler les eaux de ballast en haute mer, de préférence à plus de 200 milles des côtes et par 200 m de fonds au moins ; une tolérance sera admise à l'extérieur de la ligne des 50 milles si besoin est. Cela dit, la portée de ces recommandations est considérablement amoindrie par les lignes qui suivent : "Un navire n'est pas tenu de s'écarter de la route prévue ou de retarder son voyage pour satisfaire à une prescription particulière du paragraphe 1". 

A terme, le but est que la grande majorité des navires disposent à bord d'un système autonome de traitement des eaux de ballast.

Plusieurs systèmes existent actuellement pour traiter ces eaux avant de les rejeter dans la mer : l'électrolyse, la désoxygénation, les rayons ultra-violets, l'ozonisation, la cavitation par ultrasons, et l'injection de produits chimiques. Ces méthodes peuvent être éventuellement utilisées de façon simultanée.

The generalization of steel hulls allowing the use of water as ballast combined with the steady increase in maritime commercial traffic has made it possible in recent decades for many invasive aquatic species to move and conquer new territories. The introduction of these invasive species weakens, alters or destroys existing ecosystems, with devastating effects in many areas of the planet. This is a major threat. The IMO estimated that in 2004 alone, about 10 billion cubic meters of water were transported by the 45,000 merchant ships in their ballasts (source: Wikipedia). To combat this threat, the Ballast Water Management Convention was adopted in 2004. It "aims to prevent the spread of harmful aquatic organisms from one region to another by establishing standards and procedures for control and the management of ballast water and sediments of ships "(source: IMO). The agreement entered into force on 8 September 2017, ie last Friday.

Photo : Vue dans un ballast latéral du pétrolier-chimiquier Chassiron. Auteur : Hervé Cozanet.